ADIEU POULET
Film de Pierre Granier-Deferre / 1975 / France / 93 min.
Deux poulets en croisade contre un politicien pourri. La belle affaire!… Le commissaire Verjeat, pourtant solide (c’est Ventura) et son inspecteur plus fantasque (c’est Dewaere) ont le plus grand mal à faire la lumière sur un double meurtre survenu lors d’une bagarre entre colleurs d’affiches, en pleine campagne électorale. Entre les protections dont s’entoure le candidat Lardatte et les tentations auxquels ils sont soumis, ces deux-là n’ont bientôt plus que leurs dents pour s’attaquer aux dessous nauséabonds du cirque électoral.
Un policier caractéristique du cinéma politique des années ’70, et une histoire qui nous a paru emblématique de bien des causes perdues. Don Quichote était un loser, et nous aussi, avec nos militances, nos révoltes, nos espoirs et nos forces dérisoires. Mais qu’il soit flic ou voyou, celui qui se jette avec ténacité contre des murs finit par faire de belles étincelles pour qui veut bien les voir; et s’il en repart tout cabossé, voire définitivement foutu, il peut garder la consolation d’avoir quelque peu effrité la maçonnerie.
Voici donc encore un coup bien troussé et sans bavure de Pierre Granier-Deferre, où l’on voit que dans la rousse aussi, les plus nobles sont souvent les perdants, et vice-versa.