SOUVENIRS DE LA MAISON JAUNE
de João César Monteiro / Portugal / 1989 / 122'
Jean de Dieu est un pauvre diable qui languit dans une vieille pension de famille: à cinquante ans, il ne se nourrit plus guère que de Schubert, et d’une vague cinéphilie qu’il cultive comme une forme de résistance à la misère. Et puis il est obsédé par les femmes… Il trompe sa solitude en épiant la fille de sa logeuse… et finit par être jeté à la rue après un attentat manqué à sa pudeur. Seul et sans ressources, il y est confronté à la dureté de la vie urbaine, puis finalement admis dans un hôpital psychiatrique.
Monteiro est un des cinéastes phares du « Novo Cinema », sorte de nouvelle vague portugaise née dans les années 1960 en pleine dictature. Dramatique, pince-sans-rire, terriblement irrévérencieux, ce film est le premier d’une trilogie tournant autour d’un même personnage, interprété par le réalisateur lui-même dont il est une espèce d’alter ego pas très reluisant. On pensera volontiers à Nanni Moretti ou à Woody Allen exposant leurs névroses, mais avec Jean de Dieu, on rit un peu plus jaune…