LES OFNIS DE LA CINÉMATHÈQUE FWB
La Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles archive des films depuis 1946 : une collection de films pellicule en 16mm composée d’objets cinématographiques curieux. D’abord à vocation pédagogique, puis plus largement cinéphile, la collection rassemble des films de tous poils. Grace à ses curateur·rice·s, nous vous proposons un premier florilège de courts-métrages d’animation rares et de films pédagogiques décalés. Entre Raoul Servais et La ventouse obstétricale, bien des choses nous attendent…
*Goldframe, de Raoul Servais / 1969 / Belgique / 5′
Mister Goldframe est un grand producteur de cinéma. Sa vie durant, il a été le premier en toutes choses : à l’école, aux concours, aux compétitions et enfin dans la production de films en 270 mm. Une seule ombre au tableau, il n’est jamais parvenu à dépasser sa propre ombre et ceci vire à l’obsession.
*Comment avoir un enfant sage ? de Stanislav Latal / 1965 / République Tchèque / 11′
Irrévérencieux et satirique, Comment avoir un enfant sage est un guide pour les parents dépassés. Avec des méthodes quelque peu douteuses …
*Garde-toi, de Jean Boulanger / 1949 / Belgique / 16′
Film pédagogique sur la sécurité routière, « Garde-toi » met en scène des enfants et adultes au comportement imprudent et rappelle les règles élémentaires de la route.
Entré en désuétude, le documentaire en devient décalé et revêt un humour dont on ne se lasse pas. Une véritable perle du cinéma scolaire!
*La Chambre, de Raymond Antoine / 1964 / Belgique / 14′
Un personnage est enfermé dans un carré et tente d’en sortir par tous les moyens. Quitte à utiliser les plus extrêmes. Ce court-métrage est le parfait exemple de ce que le cinéma d’animation n’est pas fait que pour les enfants : un huis clos dramatique et dépressif.
*La ventouse obstétricale, de J. Delcorde / 1960 – / Belgique / 23′
Dans ce film de commande de 1960, l’utilisation de la ventouse obstétricale est décrite en schémas, signés par Jean Brismée, cinéaste d’animation belge, et en prises de vues réelles. Et ce sous toutes ses coutures. Bébés et femmes servent de cobayes pour démontrer aux gentils élèves les bienfaits et la gloire de cette ventouse, face au vilain forceps. Entre scènes d’horreur, images de torture et visions cauchemardesques, le miracle de la naissance semble sortir tout droit de l’esprit de Dario Argento. Le commentaire monocorde et purement médical accentue ce côté glacial. Une cruauté toute naturelle, faisant clairement écho aux témoignages de la violence même que peut représenter un passage chez certain·e·s gynécologues.
Âmes sensibles s’abstenir !
*Street Musique, de Ryan Larkin / 1972 / 8′
Cette perle de l’Office National du Film canadien mixe prises de vues réelles et animation. Psychédélique et complètement foutraque, Ryan Larkin met en image et en son des musiciens de rue à l’époque du Flower Power.
*Oscar photographe, de Jean Coignon / 1962 / 11′
Pour son septième anniversaire, l’agité Oscar reçoit un joli cadeau de sa grand-mère : un appareil photo. Cet objet intrigue l’enfant et il se plonge dans la lecture du manuel et l’essai de l’appareil avec précipitation. Ce qui aura des conséquences surprenantes…
Sans un seul dialogue, Jean Coignon propose un film d’animation singulier. Un univers atypique qui brasse angoisse et humour, même dans un film a priori destiné aux enfants.
