Miracle (ou pas), mais qui l’eût cru ?  La campagne de rachat du Cercle a mis en mouvement 531 donateurs-trices à l’heure d’écrire ces lignes. 531 interventions, si pas divines, prodigieuses, qui nous permettront de soustraire notre salle à la pression du marché immobilier et d’y perpétuer des usages non-marchands pour le siècle à venir. Ainsi soit-il. Au moment où la politique ambiante draine sont lot de nuages noirs, cette perspective ouvre une petite brèche lumineuse dans le ciel et notre programmation s’enhardit de plus belle.

Entre ficelle narrative pour scénariste en mal d’inspiration et miroir extraordinaire de nos tourments existentiels, le miracle est un puissant moteur pour susciter des récits. Et ces histoires ont toujours une dimension collective. Un miracle s’accomplit là où l’on est prêt à y croire. Une fois raconté comme tel, le miracle peut mettre en mouvement les foules ou convertir nos appréhensions et nos représentations. Autant dire que le septième art, passe-temps démiurgique par excellence, a usé de ce ressort narratif jusqu’à la corde…