Croque la pierre qui s’enfonce en terre sous ta semelle. Dans les sillons de ceux qui la travaillent, tu peux longer les haies d’aubépines et t’en parfumer le chemisier, te souvenir de ce moment moelleux du pied qui s’enfonce dans la bouse, traverser un énorme champ comme si c’était un grand désert quadrillé par des machines agricoles, et si tu en croises une, te demander à quoi pense cet humanoïde bloqué pendant des heures dans sa cabine de gros tracteur. Tu continues et tu te mets à jouer avec le tourniquet que le fermier a placé pour que tu puisses te balader dans cette grande propriété. Et si tu entres dans l’étable qui sent la vache éclairée au néon, tu pourras goûter le lait cru et velouté de la ferme d’à côté.

Sans doute revenu de tes vacances ou en tout cas emporté dans cet élan de la « reprise » du boulot, du quotidien… peu importe : le cycle paysannerie te propose d’entrer dans ce monde encore trop souvent caricaturé. Malmené, mal connu, ce travail de la terre est essentiel, tu le sais. Travailler la terre, cela peut être une histoire d’amour, de colère, de résistance, de résilience, de solitude, d’héritage, de partage, de détournement, d’errance, de survie, de vol, de famille… On a plein d’histoires à te raconter.