CYCLES
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2022
MOITEUR / TOUFFEUR
Ça ne commençait pas trop mal, en mode farniente au bord d’une piscine tropézienne, un léger voile humide sur le visage, tendance orageuse. Puis on prend la route, passage à Los Angeles dans les 70’s, les maillots raccourcissent, motels sensuels, lascivité saline. Sur les plages du Kenya, les poils luisants se hérissent, les pupilles se dilatent. On est venus ici pour acheter de l’amour, peut-être une dernière fois. Le thermomètre s’emballe, dans les bas-fonds du Tokyo d’après-guerre, la canicule excite les sens. On n’en peut déjà plus et pourtant c’est encore pire dans le Mississippi, où une enquête en plein cagnard fait reluire un racisme ordinaire. Le taux d’humidité explose dans une ville taïwanaise où il pleut en continu, la réalité se brouille. Ensuite c’est la chute, on descend sous le sol, dans les égouts polonais aux miasmes irrespirables. C’est ça, ou mourir d’une balle. On pensait avoir tout donné, tout sué, mais nous voilà coincés dans les entrailles du métro de Copenhague, l’oxygène diminue, suffocation, cette fois c’est la mort. Enfin au frais ? Fini les corps qui exsudent ? C’est mal connaître le diable et son sens de l’humour. Voilà qu’il nous tire au côté de Maciste dans les enfers de Dante pour un ultime embrasement de nos pauvres corps ruisselants, tout roussis de cinéma. Bon sang, pourvu que nos frigos ne tombent pas en panne pour cette rentrée torride…