CYCLES
MARS / AVRIL 2024
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS
Promenons-nous dans les bois… pendant que le loup n’y est pas…
Parce que le bois s’inscrit comme un refuge dans nos imaginaires, mais aussi comme le théâtre de nos peurs les plus primitives. En dépit des codes forestiers et des sentiers balisés, la forêt et son couvert inculte ont de tous temps abrité les communautés les plus marginales ou les plus démunies, ce qui ne manque pas d’alimenter les fantasmes de ceux qui s’en tiennent soigneusement à l’écart. Depuis les chasseurs-collecteurs en marge des sociétés villageoises, jusqu’aux réunions clandestines des grévistes du charbon, en passant par les déserteurs, les ermites et toute la faune qui évitent les sentiers battus et l’urbanisation (sans oublier la bande à Robin), tous fuient les projecteurs trop puissants ou sont relégués par une logique d’exploitation oppressive.
Aujourd’hui encore, la prostitution et le sans-abrisme trouvent refuge dans les taillis aux recoins des grandes villes. Saluons d’ailleurs celles et ceux qui les aident à y vivre et à en sortir avec cette phrase qui provient du site de l’association liégeoise Sortir du Bois : « L’homme des bois intrigue. S’il sort du bois, il gêne. Comme on se méfie du loup, on se méfie de la pauvreté. »